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BUDAPEST 2023 : LA CARAIBE, ROYAUME DE L’ATHLETISME

Dernière mise à jour : 20 août 2023




Londres, 1948, au terme d’un 400m d’anthologie, la Jamaïque remporte les deux premières médailles de son Histoire en athlétisme. Arthur Wint et Herb McKenley viennent de remporter respectivement la 1ère et la 2nd place de l’épreuve de 400m des Jeux Olympiques.

Ils ne le savaient pas encore, mais ils venaient de tracer la voie à des générations d’athlètes jamaïcains et aussi caribéens.


Finale du 400m. Jeux Olympique de 1948.












De grands noms tels que les jamaïcains Don Quarrie, Lennox Miller, Bert Cameron ou encore le trinidadien Hasely Crawford vont se succéder et faire briller l’athlétisme caribéen dans les années 70-80, mais sans véritable hégémonie.


Toutefois, c’est au début des années 1990 qu’émerge le début des générations dorées.


Cuba ou l’école des sauts…

En 1990, Cuba démontre son excellence dans les concours de saut dans toutes les compétitions internationales où elle fait imposer sa domination.

Alors que les américains Carl Lewis et Mike Powell se disputaient les titres de saut en longueur, un jeune cubain Ivan PEDROSO s’impose à partir de 1993 comme la référence de la discipline.

Mais c’est un autre cubain, qui retint l’attention et dont l’Histoire se souvient encore : Le Prince des Hauteurs, Javier Sotomayor, actuel détenteur du record du monde du Saut en hauteur à 2m45. Ce règne cubain dans les épreuves de saut connut son apogée en 1997, où ils remportèrent les médailles d’or en Longueur, Triple Saut et en Hauteur Homme.


Javier Sotomayor, détenteur du record du monde (2m45)


Les Antilles Françaises, elles aussi ne sont pas en reste ! Roger BAMBUCK, seul français à avoir détenu le record du monde du 100m et Hermann PANZO ont posé les bases pendant les années 1970 et 1980.

En 1991, une guadeloupéenne, Marie-Josée PEREC, devient le porte-étendard du vivier antillais en athlétisme établissant une domination sans merci sur le 200m et le 400m pendant toute la décennie 1990. Pendant cette période, les talents de Patricia Girard, Christine Aaron, Ronald Pognon entre autres font briller la Guadeloupe et la Martinique jusqu’à l’apogée des Championnats du Monde de 2003 à Paris.



Usain BOLT, celui qui révolutionna l’athlétisme …


Il est possible de situer ce championnat du monde en tant que date de référence dans l’émergence caribéenne dans l’athlétisme mondial. En 2003, Kim COLLINS remporta le 100m et devint le 1er champion du monde originaire de Saint-Kitts & Nevis, il est suivi dans cette finale par le trinidadien Darrel BROWN.


La suite de l’Histoire, nous la connaissons : 41 foulées en 100m, une vitesse moyenne de 37,58 km/h, 9s59 : Usain BOLT reverse l’athlétisme mondial ! Et il n’est pas seul, avec Shelly-Ann FRASER et l’armada jamaïcaine, la Jamaïque impose une domination sans merci sur le sprint mondial : Asafa Powell, Yohan Blake, Omar McLeod, Elaine Thompson Herah …

Si vous demandez à une personne, dans n’importe quel pays, de citer un athlète, le 1er nom sera celui d’Usain BOLT. Avec son entrain et sa sympathie, il a repopularisé un sport en perte de vitesse et salit par les affaires de dopage (Affaire Balco).


Christine Arron, Patricia Girard, Sylviane Félix, Muriel Hurtis. Paris 2003.



Et c’est toute la Caraïbe qui émerge ! En 2012, l’île de Grenade tient son prodige en Kirani JAMES, champion olympique du 400m. D’ailleurs, le podium du 400m de cette olympiade est complètement caribéenne (Grenade, République Dominicaine, Trinidad & Tobago).

Les Bahamas prennent le relais sur le tour de piste en les personnes de Steeven GARDINER et Shaunae MILLER. Les concours ne sont pas en reste, Trinidad & Tobago tiennent leur pépite au Javelot avec Keshorn WALCOTT, le plus jeune médaillé en or sur cette épreuve de lancer aux Jeux Olympiques de Londres en 2012.


Aujourd’hui, près de 4 ans après la retraite d’Usain BOLT, l’athlétisme n’est pas mort ! Loin de là. Une nouvelle génération avide de record portées par les américains Noah Lyles, Fred Kerley ou encore Sidney McLaughlin s’affirme.

Du 19 au 27 août prochain se dérouleront les championnats du Monde d’Athlétisme. Ce sont les ultimes tests avant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Les derniers meetings laissent présager de très grandes chances de médailles pour la Caraïbe ! A vrai dire, chaque Etat caribéen présente au moins un athlète favori pour un titre mondial.

Performance incroyable comparée au territoire et leurs populations totales.





Petite revue d’effectif avant la grande semaine d’athlétisme que vous allez suivre la semaine prochaine :


BAHAMAS : Steeven GARDINER et Shaunae MILLER seront de nouveau présent pour le Tour de piste. Cette dernière tentera le défi de défendre son titre quelques mois après avoir accouché.


CUBA : L’école de saut qu’on ne présente plus. Lazaro MARTINEZ, champion du monde en salle en 2022 viendra défier le burkinabé Fabrice Zangho, mais surtout le jamaïcain Jaydon HIBBERT ont fait une excellente saison.


REPUBLICAINE DOMINICAINE : On a connu Felix SANCHEZ sur le 400m haie, désormais, il faudra compter sur Marileydi PAULINO sur le 400m. Mais les dominicains doivent aussi défendre leurs titres au relais 4x400m mixte.


PUERTO RICO : Jasmine CAMACHO-QUINN ! C’est le nom que vous devez retenir. Championne Olympique en 2020, Médaille de bronze à Eugène en 2022, c’est la numéro 2 mondiale, elle a tout gagné cette saison. Mais en face, il y a la nigériane recordman du monde Tobi Amusan.













JAMAIQUE : Que dire ? L’inoxidable Shelly-Ann FRASER est encore présente pour défendre son titre au 100m. Va pour un 5e titre ? Sauf que Sha’Carri RICHARDSON est belle et bien de retour. Puis il y a un autre espoir caribéen qui pointe le bout de son nez (attendez lol).

Shericka JACKSON, va-t-elle aussi défendre son titre au 200m.

Chez les hommes, la relève est en cours, peut être que le jeune Ackeem BLAKE pourra surprendre, à voir. L’une des belles chances de médaille sera au 110m haies grâce au champion olympique Hansle PARCHEMENT.

Faire la liste des potentiels médaillés jamaïcains rendrait cet article encore plus long.


DOMINIQUE : C’est l’île voisine. Je me dois d’en parler. Théa LAFOND, finaliste du triple saut à Eugène l’année dernière peut jouer le podium. La mission semble compliquée mais pas impossible. La vénézuélienne Yulima ROJAS fait figure de favoris incontestés mais rien n’est jamais couru d’avance.


SAINTE-LUCIE : Et c’est là que peut venir LA surprise de ces championnats. Julien ALFRED, 22 ans. Elle s’entraine avec les Texas Longhorn de l’Université du Texas. Véritable sensation en championnat universitaire, elle a arraché la victoire à Sha’Carrie Richardson le 18 juillet dernier … en HONGRIE. Son meilleur temps, 10s77 avec un vent irrégulier. SI je vous dis qu’elle sera présente sur 100m ET 200m.













GRENADE : On ne présente plus Kirani James, champion olympique sur le 400m en 2012.

Toutefois, on assistera à un beau duel caribéen sur le javelot entre le champion du monde grenadin Anderson PETERS et le trinidadien Keshorn WALCOTT.


TRINIDAD : Opcit. Keshorn WALCOTT, champion olympique en 2012.

Pour Jereem RICHARDS, il a remporté le 200m aux jeux d’Amérique Centrale et de la Caraïbe au Salvador cette année, mais la mission est difficile, très difficile. Les américains ne sont pas venus pour rigoler et vont tenter de rafler le podium avec LYLES, KERLEY, BEDNAREK, KNIGHTON !



Voici donc ma liste des athlètes caribéenns à suivre durant ces championnats du Monde. Pendant une semaine, c'est une très belle compétition s'annonce sur la piste bulgare du stade Nemzeti Atlétikai Központ.


Le programme des courses est disponible à partir du lien ci dessous :


La compétition sera retransmise en direct sur Youtube de la World Athletics.


Si vous préférez les commentaires de Stéphane Diagana (le meilleur) et les fameuses interview de Nelson Monfort, vous pourrez regarder les épreuves sur France Télévision (France 2/3/4 et le réseau la 1er).


Pour les autres pays, référez vous au tableau disponible au lien suivant :




Bonne semaine de championnat à vous cher.e.s caribéens !



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